Paroisse Notre Dame de l'Estuaire

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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire

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Eglise Saint-Pierre de Brie

22/11/2020

Eglise Saint-Pierre de Brie

C’est au XIXe siècle que l’église de Brie acquiert cette silhouette qui nous est familière avec abside en cul-de-four et son arc en anse de panier qui relie la nef au sanctuaire. Quelques chapiteaux sculptés (arabesques, feuillages) viennent animer les colonnes et tournent nos regards vers la peinture naïve sur l'abside offrant une ouverture sur le ciel bleu nuit étoilé. Le chemin de croix, constitué de gravures, date du 19e siècle. Une mosaïque incrustée dans le dallage indiquant la date de fin de chantier (1899).  

L’autel de marbre blanc remplace l’ancien autel en bois peint de style renaissance. L’actuel clocher, porté par quatre piliers formant le porche, surmonté par une élégante flèche, est un ajout de la fin du XIX e siècle. Il est réalisé en pierre provenant des carrières de la Combe du Cassar. En faisant le tour de l’église, on peut observer sur la façade sud, juste au-dessus de la sacristie, les traces d’une fenêtre romane. Faisant face au chevet, on peut voir une vieille croix de pierre et un beau sarcophage dont une face est sculptée.

Eglise Saint-Pierre de Cozes

20/11/2020

Eglise Saint-Pierre de Cozes

Cette région a connu au cours des siècles plusieurs périodes de prospérité dues probablement à sa situation géographique : proche de l’estuaire de la Gironde, elle se trouvait sur la route de l’étain, qui s’échangeait entre la  Cornouaille et la Méditerranée. Cette vaste plaine qui va du nord de l’Europe jusqu’à la frontière espagnole a vu passer toutes les invasions qui sont venues mourir à l’ouest de l’Europe. Bien sûr, plus tard, elle a été un lieu de passage pour les pèlerins de Saint-Jacques qui venaient de Bretagne ou de Normandie et continuaient vers le Sud ou s’embarquaient vers l’Espagne par Mortagne ou Talmont. Ces échanges multiples ont eu forcément une influence sur la constitution de ce qu’on appelle l’art roman saintongeais.

L’église de St Pierre de Cozes, inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments historiques le 15 février 1925, faisait partie de vaste mouvement culturel et religieux et était à l’origine une possession de l’ancienne abbaye augustinienne Saint-Étienne de Mortagne. On notera que de nos jours, d’un point de vue religieux, elle fait partie administrativement d’un groupement de clochers qui constitue la paroisse « Notre-Dame de I’Estuaire et qu’elle est dépendant de  l’évêché de La Rochelle.

Traversant les siècles, l’église n’a pas été épargnée par les aléas de l’histoire. Elle a connu effondrements, incendies, destructions, reconstructions, agrandissements. Et les styles se sont succédé. Au fur et à mesure des événements, cet important édifice, qui possède encore quelques parties du XIIe siècle, a été presque entièrement reconstruit au XIIIe et surtout au XIVe s, le clocher date du XVe siècle. Le chevet, plat contraire à l’usage roman, daterait du XIVe s. Quant à la façade actuelle, d’inspiration néo-classique, avec son fronton, elle date de 1850 environ, pour ne parler que de l’architecture… 

Des traces des anciennes structures existent, bien entendu. Ainsi, à l’extérieur, la face est du clocher, qui porte une toiture octogonale bien qu’il soit carré, porte les marques de l’ancien emplacement de la toiture de la nef, plus élevée que l’actuelle, d’environ 7 mètres. La hauteur des contreforts nord correspondait d’ailleurs à celle de l’ancienne voûte. Il suffit aussi de faire le tour de l’église pour apercevoir, de tous côtés, des éléments d’architecture anciens. Et à l’intérieur du clocher, se voient des colonnes et d’anciennes baies qui existaient avant sa construction au XIIIe siècle et qui ont été murées.

Le clocher lui-même est une haute et massive tour qui s’élève au Nord, à côté de la nef, à la hauteur de la cinquième travée. A sa base, une petite porte ogivale sert d’entrée habituelle. Il est carré jusqu’à la hauteur des contreforts massifs, justifiés autrefois par le poids de la voûte. Cette partie carrée est surmontée d’un étage octogonal qui contient les cloches et l’horloge ; la toiture a la forme d’une pyramide, évidemment octogonale. 

Eglise Notre-Dame de l’Assomption de Boutenac

19/11/2020

Eglise Notre-Dame de l’Assomption de Boutenac

Ainsi la composition de la façade, avec ses deux arcs aveugles surhaussés encadrant le portail, ressort d’une interprétation de la tradition romane. Il en est de même pour la frise de pointes de diamant qui orne l’imposte à droite du portail. A gauche, des oiseaux et  des serpents, ainsi que quelques feuillages d’un naturalisme  plus gothique, sont les seuls reconnaissables.

A l’intérieur, c’est le chapiteau placé dans l’angle sud-est du cœur qui éveille la curiosité : sa forme de parallélépipède aux angles abattus et légèrement concaves, son décor en très faible relief représentant des silhouettes d’oiseaux encadrés par des palmes, et le fait même qu’une unique grande corbeille reçoive les retombées de plusieurs arcs, tout cela montre qu’il s’agit d’un chapiteau extrêmement  archaïque, de tradition romane, qui tranche nettement avec le pilier lui-même, dont le profil  complexe accuse nettement un XIIIe siècle très avancé.

Ayant souffert des aléas des temps, l’église connait une première campagne de restauration au XVIIe siècle (porte de la façade ornée d’un blason faisant penser à une porte seigneuriale) mais c’est au XIXe siècle que l’édifice est dotée d’une chaire et un autel néogothique de belle qualité qui sont venus agrémentés le chœur. Une sacristie, elle aussi néogothique, est adjointe au sud du chœur à la même époque. 

Eglise Saint-Etienne de Mortagne

18/11/2020

Eglise Saint-Etienne de Mortagne

Le Castrum Mauricum était un maillon important de la ligne de défense que l’Empire romain avait dressée sur toute la façade atlantique et, bien longtemps après la fin de l’Empire, les seigneurs qui détenaient la forteresse de Mortagne jouissaient encore d’une réelle suprématie sur les autres nobliaux de la Saintonge maritime. Pour bien marquer leur rang, les seigneurs de Mortagne n’hésitaient pas à faire appel à de puissants monastères pour les assister dans leurs pieuses fondations comme celle de Saint-Etienne de Vaux-sur-Mer élevée avec le concours de l’abbaye de Maillezais, ou encore s’affichaient comme soutient de la grande Réforme grégorienne. C’est alors qu’ils favorisent la fondation  d’un important prieuré confié aux Chanoines Réformés de Saint-Augustin vers 1113 (prieuré édifié probablement à l’emplacement de l’actuel stade). De ce prieuré dépendaient plusieurs églises paroissiales des environs comme Saint-Seurin d’Uzet.

L’église Saint-Etienne de Mortagne fut réédifiée au XIIIe siècle et elle appartenait à ce moment tardif de l’art roman que l’on appelle le « Roman Plantagenet ». Dans les bras de la croix latine que forme l’édifice, on peut admirer de très beaux chapiteaux, rares vestiges qui ont échappé aux destructions consécutives à  la sanglante équipée d’Agrippa d'Aubigné en 1580. L'église, très largement détruite lors des Guerres de religions, ne sera partiellement restaurée qu'au cours du XVIe siècle. C’est un peu plus tard qu’un autel jésuite fut placé dans le sanctuaire restauré sous Louis XIII. Les stalles du chœur ne sont pas antérieures au XVIIIe siècle, stalles qui accueillaient encore treize chanoines réguliers de l’ordre de Saint-Augustin. 

Au XIXe siècle, il est décidé d’élever un nouveau clocher (1860) qui pourra servir d’amer aux marins navigants sur la Gironde. Des travaux sont également entrepris à la même époque dans le sanctuaire sous l’égide de l’architecte Alaux qui fait abattre la façade romane, ajouté une travée à la nef et au clocher néo-gothique. 

Eglise Saint Martin d’Arces

18/11/2020

Eglise Saint Martin d’Arces

L’église sera profondément modifiée trois cents ans plus tard à la fin du XVIIe siècle probablement en raison des dégâts et des vicissitudes des Guerres de religion. D’autres travaux seront diligentés à partir de 1670. La façade, édifiée en 1703, se compose d'une porte à fronton triangulaire brisé, surmontée d'une baie rectangulaire, et est encadrée par deux contreforts massifs. La décoration de l'abside fut entièrement repensée au XIXe siècle : de cette époque datent les fresques murales et la voûte céleste peinte sur le cul de four, même les chapiteaux romans furent repeints également à cette occasion, empâtant de façon dommageable la finesse de la sculpture romane. Mais cet usage intempestif de la peinture peut avoir du bon ! A l’occasion de travaux entrepris en 2018, on eut l’heureuse surprise de découvrir que l’épaisse couche de badigeon (en fait onze couches !) recouvrant la chapelle sud dissimulait un véritable trésor : des décors peints datant du XVe siècle représentant  des scènes religieuses qui sont encore à déchiffrer.

La coupole de l’église surplombe un très beau chapiteau roman représentant la « pesée des âmes ». Saint Michel, une balance à la main, regarde Satan qui cherche, vainement, à faire peser le fléau de son côté, un motif remontant à l’Egypte pharaonique et accueilli dans l’univers roman via l’Eglise copte d’Egypte, peut-être à l’occasion des croisades. Le motif est bien connu : si le plateau penche du côté du bien, l’âme du défunt sera sauvée et pourra rentrer dans le Paradis. Dans le cas contraire, elle sera livrée  au pouvoir du Satan. Mais que nul ne désespère ! La même scène, représentée sur des chapiteaux des églises de Saint-Eutrope de Saintes, Saujon ou Corme-Royal, est sans équivoque : on y voit très clairement l’archange Michel appuyant sans vergogne sur le fléau de la balance pour la faire pencher du côté de Dieu…  

Eglise Saint Martin de Chenac

17/11/2020

Eglise Saint Martin de Chenac

Une première église y fut bâtie, dédiée à saint Martin de Tours, l’apôtre des Gaules. Malheureusement, l’édifice eut du mal à faire face aux intempéries et aux vicissitudes des temps. L’église médiévale dut être abattue et elle fut reconstruite au milieu du XIXe siècle  sous les auspices de l'architecte Aimé Bonnet qui fit le choix de lui donner un air roman en ne cédant pas à la mode du néogothique comme à Mortagne ou Semussac. 

Si la façade à trois niveaux est très richement ornée, les chapiteaux des colonnettes animés d’animaux extraordinaires, chevaux à tête humaine, oiseaux et feuilles d'acanthe, sont tout aussi du dix-neuvième siècle, ce qui n’est pas le cas de deux magnifiques chapiteaux conservés à l’intérieur du sanctuaire. A gauche, se trouve le héros biblique Sanson en train de vaincre le lion qui personnifie le mal. Lui fait face une scène tout à fait extraordinaire et même unique dans l’iconographie romane, une représentation de l’Assomption de la Vierge Marie qui est enlevée au ciel dans une mandore ornée de perles, soutenue par deux anges. Arrachée aux ténèbres de la mort, elle se protège les yeux de ses mains toute éblouie par la lumière divine. Malgré le traitement un peu fruste de la sculpture, ce chapiteau témoigne indubitablement de la piété mariale telle qu’elle éclot au XIIe siècle sous l’impulsion de théologiens comme Bernard de Clairvaux ou Isaac de l’Etoile.