Paroisse Notre Dame de l'Estuaire

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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire

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Eglise Saint-Pierre de Brie

23/11/2020

Eglise Saint-Pierre de Brie

C’est au XIXe siècle que l’église de Brie acquiert cette silhouette qui nous est familière avec abside en cul-de-four et son arc en anse de panier qui relie la nef au sanctuaire. Quelques chapiteaux sculptĂ©s (arabesques, feuillages) viennent animer les colonnes et tournent nos regards vers la peinture naĂ¯ve sur l'abside offrant une ouverture sur le ciel bleu nuit Ă©toilĂ©. Le chemin de croix, constituĂ© de gravures, date du 19e siècle. Une mosaĂ¯que incrustĂ©e dans le dallage indiquant la date de fin de chantier (1899).  

L’autel de marbre blanc remplace l’ancien autel en bois peint de style renaissance. L’actuel clocher, portĂ© par quatre piliers formant le porche, surmontĂ© par une Ă©lĂ©gante flèche, est un ajout de la fin du XIX e siècle. Il est rĂ©alisĂ© en pierre provenant des carrières de la Combe du Cassar. En faisant le tour de l’église, on peut observer sur la façade sud, juste au-dessus de la sacristie, les traces d’une fenĂªtre romane. Faisant face au chevet, on peut voir une vieille croix de pierre et un beau sarcophage dont une face est sculptĂ©e.

Eglise Saint-Pierre de Cozes

21/11/2020

Eglise Saint-Pierre de Cozes

Cette rĂ©gion a connu au cours des siècles plusieurs pĂ©riodes de prospĂ©ritĂ© dues probablement Ă  sa situation gĂ©ographique : proche de l’estuaire de la Gironde, elle se trouvait sur la route de l’étain, qui s’échangeait entre la  Cornouaille et la MĂ©diterranĂ©e. Cette vaste plaine qui va du nord de l’Europe jusqu’à la frontière espagnole a vu passer toutes les invasions qui sont venues mourir Ă  l’ouest de l’Europe. Bien sĂ»r, plus tard, elle a Ă©tĂ© un lieu de passage pour les pèlerins de Saint-Jacques qui venaient de Bretagne ou de Normandie et continuaient vers le Sud ou s’embarquaient vers l’Espagne par Mortagne ou Talmont. Ces Ă©changes multiples ont eu forcĂ©ment une influence sur la constitution de ce qu’on appelle l’art roman saintongeais.

L’église de St Pierre de Cozes, inscrite Ă  l’Inventaire SupplĂ©mentaire des Monuments historiques le 15 fĂ©vrier 1925, faisait partie de vaste mouvement culturel et religieux et Ă©tait Ă  l’origine une possession de l’ancienne abbaye augustinienne Saint-Étienne de Mortagne. On notera que de nos jours, d’un point de vue religieux, elle fait partie administrativement d’un groupement de clochers qui constitue la paroisse « Notre-Dame de I’Estuaire et qu’elle est dĂ©pendant de  l’évĂªchĂ© de La Rochelle.

Traversant les siècles, l’église n’a pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e par les alĂ©as de l’histoire. Elle a connu effondrements, incendies, destructions, reconstructions, agrandissements. Et les styles se sont succĂ©dĂ©. Au fur et Ă  mesure des Ă©vĂ©nements, cet important Ă©difice, qui possède encore quelques parties du XIIe siècle, a Ă©tĂ© presque entièrement reconstruit au XIIIe et surtout au XIVe s, le clocher date du XVe siècle. Le chevet, plat contraire Ă  l’usage roman, daterait du XIVe s. Quant Ă  la façade actuelle, d’inspiration nĂ©o-classique, avec son fronton, elle date de 1850 environ, pour ne parler que de l’architecture… 

Des traces des anciennes structures existent, bien entendu. Ainsi, à l’extérieur, la face est du clocher, qui porte une toiture octogonale bien qu’il soit carré, porte les marques de l’ancien emplacement de la toiture de la nef, plus élevée que l’actuelle, d’environ 7 mètres. La hauteur des contreforts nord correspondait d’ailleurs à celle de l’ancienne voûte. Il suffit aussi de faire le tour de l’église pour apercevoir, de tous côtés, des éléments d’architecture anciens. Et à l’intérieur du clocher, se voient des colonnes et d’anciennes baies qui existaient avant sa construction au XIIIe siècle et qui ont été murées.

Le clocher lui-mĂªme est une haute et massive tour qui s’élève au Nord, Ă  cĂ´tĂ© de la nef, Ă  la hauteur de la cinquième travĂ©e. A sa base, une petite porte ogivale sert d’entrĂ©e habituelle. Il est carrĂ© jusqu’à la hauteur des contreforts massifs, justifiĂ©s autrefois par le poids de la voĂ»te. Cette partie carrĂ©e est surmontĂ©e d’un Ă©tage octogonal qui contient les cloches et l’horloge ; la toiture a la forme d’une pyramide, Ă©videmment octogonale. 

Eglise Notre-Dame de l’Assomption de Boutenac

20/11/2020

Eglise Notre-Dame de l’Assomption de Boutenac

Ainsi la composition de la façade, avec ses deux arcs aveugles surhaussĂ©s encadrant le portail, ressort d’une interprĂ©tation de la tradition romane. Il en est de mĂªme pour la frise de pointes de diamant qui orne l’imposte Ă  droite du portail. A gauche, des oiseaux et  des serpents, ainsi que quelques feuillages d’un naturalisme  plus gothique, sont les seuls reconnaissables.

A l’intĂ©rieur, c’est le chapiteau placĂ© dans l’angle sud-est du cÅ“ur qui Ă©veille la curiositĂ© : sa forme de parallĂ©lĂ©pipède aux angles abattus et lĂ©gèrement concaves, son dĂ©cor en très faible relief reprĂ©sentant des silhouettes d’oiseaux encadrĂ©s par des palmes, et le fait mĂªme qu’une unique grande corbeille reçoive les retombĂ©es de plusieurs arcs, tout cela montre qu’il s’agit d’un chapiteau extrĂªmement  archaĂ¯que, de tradition romane, qui tranche nettement avec le pilier lui-mĂªme, dont le profil  complexe accuse nettement un XIIIe siècle très avancĂ©.

Ayant souffert des alĂ©as des temps, l’église connait une première campagne de restauration au XVIIe siècle (porte de la façade ornĂ©e d’un blason faisant penser Ă  une porte seigneuriale) mais c’est au XIXe siècle que l’édifice est dotĂ©e d’une chaire et un autel nĂ©ogothique de belle qualitĂ© qui sont venus agrĂ©mentĂ©s le chÅ“ur. Une sacristie, elle aussi nĂ©ogothique, est adjointe au sud du chÅ“ur Ă  la mĂªme Ă©poque. 

Eglise Saint-Etienne de Mortagne

19/11/2020

Eglise Saint-Etienne de Mortagne

Le Castrum Mauricum Ă©tait un maillon important de la ligne de dĂ©fense que l’Empire romain avait dressĂ©e sur toute la façade atlantique et, bien longtemps après la fin de l’Empire, les seigneurs qui dĂ©tenaient la forteresse de Mortagne jouissaient encore d’une rĂ©elle suprĂ©matie sur les autres nobliaux de la Saintonge maritime. Pour bien marquer leur rang, les seigneurs de Mortagne n’hĂ©sitaient pas Ă  faire appel Ă  de puissants monastères pour les assister dans leurs pieuses fondations comme celle de Saint-Etienne de Vaux-sur-Mer Ă©levĂ©e avec le concours de l’abbaye de Maillezais, ou encore s’affichaient comme soutient de la grande RĂ©forme grĂ©gorienne. C’est alors qu’ils favorisent la fondation  d’un important prieurĂ© confiĂ© aux Chanoines RĂ©formĂ©s de Saint-Augustin vers 1113 (prieurĂ© Ă©difiĂ© probablement Ă  l’emplacement de l’actuel stade). De ce prieurĂ© dĂ©pendaient plusieurs Ă©glises paroissiales des environs comme Saint-Seurin d’Uzet.

L’église Saint-Etienne de Mortagne fut réédifiĂ©e au XIIIe siècle et elle appartenait Ă  ce moment tardif de l’art roman que l’on appelle le « Roman Plantagenet ». Dans les bras de la croix latine que forme l’édifice, on peut admirer de très beaux chapiteaux, rares vestiges qui ont Ă©chappĂ© aux destructions consĂ©cutives Ă   la sanglante Ă©quipĂ©e d’Agrippa d'AubignĂ© en 1580. L'Ă©glise, très largement dĂ©truite lors des Guerres de religions, ne sera partiellement restaurĂ©e qu'au cours du XVIe siècle. C’est un peu plus tard qu’un autel jĂ©suite fut placĂ© dans le sanctuaire restaurĂ© sous Louis XIII. Les stalles du chÅ“ur ne sont pas antĂ©rieures au XVIIIe siècle, stalles qui accueillaient encore treize chanoines rĂ©guliers de l’ordre de Saint-Augustin. 

Au XIXe siècle, il est dĂ©cidĂ© d’élever un nouveau clocher (1860) qui pourra servir d’amer aux marins navigants sur la Gironde. Des travaux sont Ă©galement entrepris Ă  la mĂªme Ă©poque dans le sanctuaire sous l’égide de l’architecte Alaux qui fait abattre la façade romane, ajoutĂ© une travĂ©e Ă  la nef et au clocher nĂ©o-gothique. 

Eglise Saint Martin d’Arces

19/11/2020

Eglise Saint Martin d’Arces

L’église sera profondĂ©ment modifiĂ©e trois cents ans plus tard Ă  la fin du XVIIe siècle probablement en raison des dĂ©gĂ¢ts et des vicissitudes des Guerres de religion. D’autres travaux seront diligentĂ©s Ă  partir de 1670. La façade, Ă©difiĂ©e en 1703, se compose d'une porte Ă  fronton triangulaire brisĂ©, surmontĂ©e d'une baie rectangulaire, et est encadrĂ©e par deux contreforts massifs. La dĂ©coration de l'abside fut entièrement repensĂ©e au XIXe siècle : de cette Ă©poque datent les fresques murales et la voĂ»te cĂ©leste peinte sur le cul de four, mĂªme les chapiteaux romans furent repeints Ă©galement Ă  cette occasion, empĂ¢tant de façon dommageable la finesse de la sculpture romane. Mais cet usage intempestif de la peinture peut avoir du bon ! A l’occasion de travaux entrepris en 2018, on eut l’heureuse surprise de dĂ©couvrir que l’épaisse couche de badigeon (en fait onze couches !) recouvrant la chapelle sud dissimulait un vĂ©ritable trĂ©sor : des dĂ©cors peints datant du XVe siècle reprĂ©sentant  des scènes religieuses qui sont encore Ă  dĂ©chiffrer.

La coupole de l’église surplombe un très beau chapiteau roman reprĂ©sentant la « pesĂ©e des Ă¢mes ». Saint Michel, une balance Ă  la main, regarde Satan qui cherche, vainement, Ă  faire peser le flĂ©au de son cĂ´tĂ©, un motif remontant Ă  l’Egypte pharaonique et accueilli dans l’univers roman via l’Eglise copte d’Egypte, peut-Ăªtre Ă  l’occasion des croisades. Le motif est bien connu : si le plateau penche du cĂ´tĂ© du bien, lâ€™Ă¢me du dĂ©funt sera sauvĂ©e et pourra rentrer dans le Paradis. Dans le cas contraire, elle sera livrĂ©e  au pouvoir du Satan. Mais que nul ne dĂ©sespère ! La mĂªme scène, reprĂ©sentĂ©e sur des chapiteaux des Ă©glises de Saint-Eutrope de Saintes, Saujon ou Corme-Royal, est sans Ă©quivoque : on y voit très clairement l’archange Michel appuyant sans vergogne sur le flĂ©au de la balance pour la faire pencher du cĂ´tĂ© de Dieu…  

Eglise Saint Martin de Chenac

18/11/2020

Eglise Saint Martin de Chenac

Une première Ă©glise y fut bĂ¢tie, dĂ©diĂ©e Ă  saint Martin de Tours, l’apĂ´tre des Gaules. Malheureusement, l’édifice eut du mal Ă  faire face aux intempĂ©ries et aux vicissitudes des temps. L’église mĂ©diĂ©vale dut Ăªtre abattue et elle fut reconstruite au milieu du XIXe siècle  sous les auspices de l'architecte AimĂ© Bonnet qui fit le choix de lui donner un air roman en ne cĂ©dant pas Ă  la mode du nĂ©ogothique comme Ă  Mortagne ou Semussac. 

Si la façade Ă  trois niveaux est très richement ornĂ©e, les chapiteaux des colonnettes animĂ©s d’animaux extraordinaires, chevaux Ă  tĂªte humaine, oiseaux et feuilles d'acanthe, sont tout aussi du dix-neuvième siècle, ce qui n’est pas le cas de deux magnifiques chapiteaux conservĂ©s Ă  l’intĂ©rieur du sanctuaire. A gauche, se trouve le hĂ©ros biblique Sanson en train de vaincre le lion qui personnifie le mal. Lui fait face une scène tout Ă  fait extraordinaire et mĂªme unique dans l’iconographie romane, une reprĂ©sentation de l’Assomption de la Vierge Marie qui est enlevĂ©e au ciel dans une mandore ornĂ©e de perles, soutenue par deux anges. ArrachĂ©e aux tĂ©nèbres de la mort, elle se protège les yeux de ses mains toute Ă©blouie par la lumière divine. MalgrĂ© le traitement un peu fruste de la sculpture, ce chapiteau tĂ©moigne indubitablement de la piĂ©tĂ© mariale telle qu’elle Ă©clot au XIIe siècle sous l’impulsion de thĂ©ologiens comme Bernard de Clairvaux ou Isaac de l’Etoile.