Paroisse Notre Dame de l'Estuaire

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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire

Eglise Saint-Etienne de Mortagne

19/11/2020

Eglise Saint-Etienne de Mortagne

Le bourg de Mortagne est peut-être le village qui a abrité une des toutes premières familles chrétienne de la région à l’époque gallo-romaine. Une tradition qui semble avoir des racines solides aux yeux des universitaires donne Ausonius, le premier évêque d’Angoulême (fin IVe siècle), comme étant originaire du Castrum Mauricum (la « forteresse des Maures »). Si par la suite la légende fait se croiser les chemin de Martial, l’apôtre des Limousins, et d’Ausonius, il est tout à fait vraisemblable que l’Ausonius de Mortagne ait appartenu à la famille d’Ausone de Bordeaux, précepteur du futur empereur Gratien et consul romain. De fait, Ausone selon ses propres écrits possédait une villa au sud de Saintes, peut-être à identifier le domaine de l’Ausonius de Mortagne. 

Le Castrum Mauricum était un maillon important de la ligne de défense que l’Empire romain avait dressée sur toute la façade atlantique et, bien longtemps après la fin de l’Empire, les seigneurs qui détenaient la forteresse de Mortagne jouissaient encore d’une réelle suprématie sur les autres nobliaux de la Saintonge maritime. Pour bien marquer leur rang, les seigneurs de Mortagne n’hésitaient pas à faire appel à de puissants monastères pour les assister dans leurs pieuses fondations comme celle de Saint-Etienne de Vaux-sur-Mer élevée avec le concours de l’abbaye de Maillezais, ou encore s’affichaient comme soutient de la grande Réforme grégorienne. C’est alors qu’ils favorisent la fondation  d’un important prieuré confié aux Chanoines Réformés de Saint-Augustin vers 1113 (prieuré édifié probablement à l’emplacement de l’actuel stade). De ce prieuré dépendaient plusieurs églises paroissiales des environs comme Saint-Seurin d’Uzet.

L’église Saint-Etienne de Mortagne fut réédifiée au XIIIe siècle et elle appartenait à ce moment tardif de l’art roman que l’on appelle le « Roman Plantagenet ». Dans les bras de la croix latine que forme l’édifice, on peut admirer de très beaux chapiteaux, rares vestiges qui ont échappé aux destructions consécutives à  la sanglante équipée d’Agrippa d'Aubigné en 1580. L'église, très largement détruite lors des Guerres de religions, ne sera partiellement restaurée qu'au cours du XVIe siècle. C’est un peu plus tard qu’un autel jésuite fut placé dans le sanctuaire restauré sous Louis XIII. Les stalles du chœur ne sont pas antérieures au XVIIIe siècle, stalles qui accueillaient encore treize chanoines réguliers de l’ordre de Saint-Augustin. 

Au XIXe siècle, il est décidé d’élever un nouveau clocher (1860) qui pourra servir d’amer aux marins navigants sur la Gironde. Des travaux sont également entrepris à la même époque dans le sanctuaire sous l’égide de l’architecte Alaux qui fait abattre la façade romane, ajouté une travée à la nef et au clocher néo-gothique.