Paroisse Notre Dame de l'Estuaire

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Esther, la reine à genoux

01/12/2022

Esther, la reine à genoux

« Peuple de Sion, toi qui habites Jérusalem, tu ne pleureras jamais plus. À l’appel de ton cri, le Seigneur te fera grâce. Dès qu’il t’aura entendu, il te répondra. Le Seigneur te donnera du pain dans la détresse, et de l’eau dans l’épreuve. » Mais il ne s’agit plus en ces jours, ni de pain, ni de pluie… Pas même de famine ou de captivité… La reine Esther vient de se jeter à terre dans la chambre la plus reculée de ses appartements. Elle implore : « Mon Seigneur, notre Roi, tu es l’Unique ; viens me secourir, car je suis seule, je n’ai pas d’autre secours que toi, et je vais risquer ma vie.

 Depuis ma naissance, j’entends dire, dans la tribu de mes pères, que toi, Seigneur, tu as choisi Israël parmi toutes les nations, et que parmi tous leurs ancêtres tu as choisi nos pères, pour en faire à jamais ton héritage ; tu as fait pour eux tout ce que tu avais promis… Et maintenant, notre dur esclavage ne leur suffit plus. Ils ont fait un pacte avec leurs idoles, pour abolir ce que ta bouche a promis, faire disparaître ton héritage, fermer la bouche de ceux qui te célèbrent, éteindre la gloire de ta maison et les feux de ton autel, pour que s’ouvre la bouche des nations, que soient célébrés les mérites des faux dieux et qu’à jamais soit magnifié un roi de chair. Ne livre pas ton sceptre, Seigneur, à ceux qui n’existent pas… Souviens-toi, Seigneur ! Fais-toi connaître au jour de notre détresse ; donne-moi du courage, toi, le Roi des dieux, qui domines toute autorité » (Est. 4, 17s). 

 

    Car la reine Esther, l’épouse d’Assuérus (Artaxerxès), le Roi des rois qui régnait alors sur le plus grand empire de l’univers connu, est une fille de l’Alliance. Orpheline mais élevée par son oncle  Mardochée, elle fut conduite au harem royal sans révéler sa parenté, ni son peuple. Richement parée et ointe des onguents les plus rares, elle trouva grâce aux yeux du Roi des rois qui en fit sa première épouse   et la reine des Perses et des non-Perses. Mais les jalousies s’attisent à l’égard d’Esther et de son oncle Mardochée qui était un conseiller écouté du roi. Aman, descendant d’Amalec, l’ennemi héréditaire des Juifs, devenu le nouvel officier en chef du roi, cherche à supprimer Mardochée et avec lui tout le peuple juif. Aman prétend qu’ils ne respectent pas les coutumes religieuses de l’empire et refusent de se plier aux lois royales. Furieux, Assuérus donne pouvoir à son ministre d’exterminer tout le peuple juif avec Mardochée, et sans le savoir sa propre épouse… 

 

    Alors « la reine Esther, dans l’angoisse mortelle qui l’étreignait, cherchait refuge auprès du Seigneur. Elle enleva ses vêtements d’apparat et prit des vêtements de deuil et d’affliction. Au lieu de parfums précieux, elle se couvrit la tête de cendre et de poussière. Elle humilia durement son corps et le recouvrit de ses cheveux en désordre, lui qu’elle se faisait une joie de parer…  Mets sur mes lèvres un langage harmonieux quand je serai en présence de ce lion, et change son cœur : qu’il se mette à détester celui qui nous combat, qu’il le détruise avec tous ses partisans. Délivre-nous par ta main, viens me secourir car je suis seule, et je n’ai que toi, Seigneur » (Est. 4, 17s)… La Reine entre dans la salle du trône sans y avoir été invitée au risque de sa vie mais il y va de la survie de son peuple. Assuérus, toujours aussi ébloui, la rassure et lui accorde tout ce qu’elle souhaite : la reine relate le complot d’Aman, le roi est furieux et exige qu’il périsse sur le champ, la potence prévue pour les Juifs sera la sienne. Puisse la prière d’Esther nous apprendre à nous adresser à l’Eternel avec autant d’humilité et de confiance, expérimentant ainsi comme elle que toute prière qui dépasse nos propres intérêts est toujours accueillie favorablement par l’unique et véritable Roi des Rois. 

 

P. Pascal-Grégoire