Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
Prendre le temps de lire et de méditer la Parole de Dieu
01/04/2022
Dans notre itinérance avec les prophètes qui nous mène à Pâques, les textes du dimanche nous invitent à accueillir déjà quelque chose de l’éclat de la Résurrection que nous célébrerons dans quinze jours. Il en est ainsi quand Isaïe s’adresse à ses frères pour l’heure en captivité à Babylone.
Quoiqu’il en soit des conditions précaires de l’établissement des exilés et le souvenir amer de la ville incendiée - « au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes. C'est là que nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux, des airs joyeux : « Chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion » (Ps 136) -, les autorités spirituelles d’Israël encourageaient les plus jeunes à fonder des familles et à avoir des enfants. Dieu mettra bientôt un terme à l’humiliation de son peuple.
Isaïe rappelle aux siens comment l’Éternel avait sauvé son peuple une première fois de la servitude égyptienne en ouvrant en deux la Mer rouge. Les oppresseurs qui s’étaient mis à les poursuivre, l’Éternel les a précipités dans la mer, « les troupes et les puissants guerriers ; les voilà tous couchés pour ne plus se relever, ils se sont éteints, consumés comme une mèche. » Dans l’improbable et l’impensable, Dieu a fait passer une route au sein de l’élément liquide.
Toutefois Isaïe invite ses auditeurs à ne pas se réfugier dans la nostalgie anesthésiante des souvenirs d’autrefois. Dieu étant Dieu, son action salvifique ne peut être limitée, cantonnée dans le passé. Il est de la nature même de Dieu de se manifester aujourd’hui comme sauveur. Comme l’Éternel a fait franchir les espaces mouvants de la mer, il sera capable de faire traverser avec puissance l’océan de ces déserts syriens où tant d’Hébreux, épuisés par la faim et la fatigue, avaient rendu leur dernier souffle. Le désert deviendra une oasis pour protéger le retour des exilés : « Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. Les bêtes sauvages me rendront gloire – les chacals et les autruches – parce que j’aurai fait couler de l’eau dans le désert, des fleuves dans les lieux arides, pour désaltérer mon peuple. »
Les exilés rentreront au terme d’un autre exode qui suivit l’exil à Babylone, exil de quarante ans comme au temps de l’Exode. Ni la mer, ni le désert ne pourront piéger et retenir dans la mort le peuple que Dieu s’est suscité pour ami. Dieu l’atteste par son prophète, au terme du passage, « ce peuple que je me suis façonné redira ma louange. » Et Dieu le promet par son Fils, le réalise en son Fils. De la même manière que furent franchis la mer et le désert, l’inéluctable de la mort sera pareillement traversé pour que devant Sa face nous chantions à jamais sa louange.
P. Pascal-Grégoire