Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
Prendre le temps de lire et de méditer la Parole de Dieu
23/03/2022
C’était comme une promesse, un rêve qui se réaliserait un jour et que l’on se transmettait de génération en génération lorsque l’horizon devenait trop sombre, trop lourd et que les jours à venir semblaient moins sûrs. L’Éternel l’avait promis. Il l’avait annoncé par son prophète :
« Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils qu’elle appellera Emmanuel car Dieu est avec nous. » C’était il y a si longtemps à l’époque du roi Achaz, au temps des premiers rois de Jérusalem. Mais la promesse avait été consignée dans le grand rouleau d’Isaïe et la rumeur de cette promesse s’était fiancée à jamais à l’espérance d’Israël.
Le roi s’est posté sur les murailles, au point le plus haut, « près du canal du réservoir supérieur. » De là, il peut apercevoir les campements des deux rois qui se sont ligués contre lui. Jamais il ne pourra faire face avec ses maigres forces aux troupes innombrables mobilisées par les princes d’Israël et de Damas. S’avance alors le prophète : « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu, au fond du séjour des morts ou sur les sommets, là-haut. » Achaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. » Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel. » Les rois ennemis s’enhardirent un peu plus et mirent le siège devant Jérusalem. La peur et le découragement saisirent le cœur de ses habitants quand, de façon aussi incompréhensible qu’inattendue, les troupes hostiles rentrèrent chez elles sans autre forme de procès.
Mais de quel enfant le prophète avait-il parlé ? Il ne pouvait s’agir d’un fils du roi Achaz : son fils Ezechias avait déjà 9 ans quand son père monta sur le trône de Juda. Il ne s’agit pas non plus d’un fils né du prophète car son épouse lui a déjà donné plusieurs enfants. Quel pouvait bien être cet enfant ? Devait-il naître à l’époque d’Isaïe ou se manifesterait-il plus tard ? Et puis il a cette étrange dénomination pour parler de la jeune femme, l’almah. Dans la Bible, l’almah, c’est la jeune fille qui n’est pas mariée et qui par conséquent n’a pas le projet d’avoir prochainement un enfant. De là cette attente et cette espérance : un jour une jeune femme inattendue donnerait naissance à l’enfant que Dieu avait promis.
Et Isaïe de s’enthousiasmer de cette venue attendue et de prophétiser sur l’enfant : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix… La paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers ! » (Is 9, 5-6) et encore : « Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas sur l’apparence ; il ne se prononcera pas sur des rumeurs. Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays » (Is 11, 1-2). Il sera l’espérance des humbles et des petits.
Viendra le jour où l’ange entrera dans la maison de l’almah et le nom de l’almah était Marie.
P. Pascal-Grégoire