Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
Prendre le temps de lire et de méditer la Parole de Dieu
10/03/2022
Nous recevons ce matin un autre passage du Deutéronome, le « livre-testament » de Moïse, mais par-delà les changements de livres et d’époques, la liturgie nous trace un sillon bien droit, bien net en cette première semaine de carême. En effet comme hier résonne l’appel de « l’aujourd’hui ».
Par trois fois, Moïse fait retentir cette parole comme un gong. Aviez-vous repérer cette ordonnance ? Le premier « aujourd’hui » accueille ce qui a déjà été donné par le Seigneur, ses décrets et ses ordonnances déposés dans le cœur et l’âme d’Israël. Le second « aujourd’hui » presse Israël de les mettre en pratique sans tarder. Il s’agit de suivre les chemins en mettant en pratique ses paroles, ses commandements et ses ordonnances. Le troisième « aujourd’hui » concerne la vocation/mission d’Israël : alors il sera le peuple qui appartient en particulier à Dieu, un peuple élu au sein des nations, un peuple consacré au Seigneur.
Un même « aujourd’hui » qui se déploie en trois temps, en trois moments. Comme pour mieux souligner cette dynamique qui part du cœur de Dieu et qui y retourne, l’auteur sacré ne cesse de jouer sur le clavier des verbes au présent et des verbes au futur. Ce qui est au présent au passé proche qui continue à s’accomplir (notre bon vieux passé composé…) relève de l’action divine. Dieu dit et l’on peut dès maintenant s’appuyer sur cette parole, ferme, irrévocable, définitive. Ce qui relève de l’homme est mis au futur… comme pour indiquer qu’il faut du temps à l’homme pour accueillir la parole de son Seigneur et la laisser prendre corps en lui. Dieu donne du temps même s’il espère que sa parole ne tardera pas trop à porter son fruit. En effet, il y va autant de la gloire d’Israël que du salut de tous les peuples.
Plus Israël (et nous à sa suite) se conformera à la Parole, plus il deviendra un peuple consacré au Seigneur, plus il occupera une place unique, bénéfique et lumineuse au sein du concert des nations. Moïse fait réentendre ici à son peuple ce que sont la vocation et l’origine d’Israël tel que Dieu l’a proposé à Abraham : « Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gn 12, 2-3). Il est de la vocation d’Israël de par son lien à l’Éternel et de par la qualité d’une vie fraternelle à faire naître, d’être source d’étonnement et d’émerveillement pour tous les peuples. Alors quand un homme, quelle que soit sa race ou sa religion, montrera de l’admiration devant ce témoignage fraternel manifesté par Israël, alors Dieu le bénira, c’est-à-dire le fera accéder au salut.
Comme fils et filles de l’ample Israël voulu par le Christ ressuscité, nous n’avons pas d’autres vocation et mission. L’Église aujourd’hui parle de la mission comme d’une puissance d’attraction. Seule une façon de vivre joyeusement en frères et sœurs dans l’action de grâce peut diriger l’attention de nos contemporains vers Celui qui est le secret de toute vie et de tout amour. Aujourd’hui comment vais-je honorer cet appel à témoigner avec mes frères ? Aujourd’hui comment allons-nous ensemble proposer une vie au goût d’Évangile.
P. Pascal-Grégoire