Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
Prendre le temps de lire et de méditer la Parole de Dieu
27/02/2022
Nous voici à l’orée de la traversée. Une nouvelle fois convoqués à oser la grâce du désert, du lieu de l’épreuve et de la libération, confrontés sans fard à l’aveu de nos déroutes mais aussi à la possibilité d’une rencontre qui fait de nous des vivants dans l’éclat du Vivant.
Consentir à partir pauvre et lourds du poids du jour et des violences de notre monde. Marcher, marcher encore mais jamais seul. Invités cette année à mettre nos pas dans les pas des prophètes nos pères dont la parole nous rejoint chaque jour dans la liturgie de la Parole. Avec eux, à leur école, retourner chaque verset comme une pierre, et y trouver l’appel d’une parole qui nous permettra de tracer le chemin d’aujourd’hui. Marcher, parce que toute marche conduit à la rencontre et à l’adoration. Marcher sans vouloir mettre la main par avance sur la route et les étapes futures. Lui faire le don de cette confiance et de cette gratitude. Entrer dans cette possibilité de la Pâque comme on entre dans un sanctuaire. Sur la pointe des pieds et le cœur aux aguets.
Le prophète Joël, fils de Petuel, sera le premier à nous apostropher au nom du Seigneur, Joël dont le nom signifie « Yahvé est Dieu » : « Maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur. » Revenir à Dieu car Il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour… et qu’Il n’a qu’un seul désir : lui aussi faire le chemin vers nous, nous offrir la plénitude de sa communion. Cette route que nous entreprenons aujourd’hui est chemin qui conduit à la joie et à la rencontre. Qui ne presserait le pas pour répondre à une telle invite ? Qui ne se sentirait concerné par cette promesse de bonheur à portée de cœur, des plus anciens aux jeunes couples et jusqu’aux tout-petits et même aux nourrissons ?
Choisir de revenir dans le jeûne, les larmes et le deuil dont la cendre est le gîte… Non par un mépris de soi questionnable et encore moins une recherche de la souffrance que Dieu n’agrée pas, mais dans l’acception humble et réaliste de ce que je vis et de ce que je suis, de ce que notre monde connaît : embrasements et cendres. Il ne s’agit pas de se gargariser de mots ou encore de se raconter des histoires à l’heure des larmes et du deuil. Lorsque l’épreuve personnelle ou de celle d’un peuple, un cri jaillit du plus profond de notre cœur : « Où donc es-tu mon Dieu ? »
Dans ce consentement confiant à cette vulnérabilité personnelle et communautaire commence notre marche à la rencontre de Celui qui veut la Vie. Encore faut-il choisir de revenir pour se mettre en marche dit le prophète ! Quel chemin à reprendre à l’envers ? Quelles situations à détricoter ou à démêler ? Quelles relations à revisiter ou à réactiver ? Revenir sur ses pas, vers ce qui a été marquant, ce qui a été fondateur. Revenir vers cet éblouissement premier qui a fait de nous des croyants et des disciples… Revenir au Seigneur comme on revient à la source après de longues courses et des journées harassantes. Laisser son pas encore hésitant, malhabile s’ajuster jour après jour, étape après étape, aux pas de Celui qui revient vers nous.
P. Pascal-Grégoire