Paroisse Notre Dame de l'Estuaire

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Le Seigneur de nos redressements

20/12/2021

Le Seigneur de nos redressements

Les informations qui nous assaillent tant sur le plan sanitaire, social que religieux, ressemblent bien tristement au début d’une chanson de Stéphane Eicher :

 « J'abandonne sur une chaise le journal du matin. Les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent. » N’entonnons pas ici une nouvelle fois la thrène anxiogène de ces nouvelles peu encourageantes, mais suivons des yeux quelques instants cette toute jeune fille qui flatte l’encolure de son petit âne…. Parvenue au terme de la longue montée de Jéricho à Jérusalem, elle a demandé à ses cousins qui l’accompagnent de ne pas passer par la ville, mais de la contourner pour éviter la cohue des petites ruelles et l’effervescence quasi-permanente qui y règne et qui fait que, d’un moment à l’autre, une paisible placette peut se transformer en champs de batailles rangées.

 

Le regard de la jeune femme se perd en direction de la ville qui vibre dans la lumière crue de cette fin de matinée. Quelle fière allure ont ces constructions neuves et ces immenses échafaudages qui s’étirent vers le ciel… Un nouveau temple est en train de s’élever à la gloire de l’Éternel. Mais Marie sait combien ce renard d’Hérode se moque ouvertement de la foi des Pères, faisant construire en même temps dans bien des mégapoles passées sous le joug de Rome des temples à la gloire d’Auguste. Il se livre à mille dépenses somptuaires en théâtres, thermes ou portiques pour flatter l’orgueil des païens, n’hésitant pas à placer au service des étrangers ses propres soldats, des fils de l’Alliance, qui s’en iront périr pour assouvir l’ambition de quelques roitelets du voisinage… Oui la Ville Sainte a fière allure, mais Marie perçoit combien l’éclat aveuglant de ces murs cyclopéens, n’est que la façade blanchie du tombeau d’un peuple qui n’en peut plus des saignées financières, de l’humiliation quotidienne, de la peur des arrestations arbitraires, de la folie des puissants qui se croient intouchables…

 

Alors en elle, remonte la promesse inassouvie des prophètes : « Les humbles se réjouiront de plus en plus dans le Seigneur, les malheureux exulteront en Dieu, le Saint d’Israël. Car ce sera la fin des tyrans, l’extermination des moqueurs, et seront supprimés tous ceux qui s’empressent à mal faire, ceux qui font condamner quelqu’un par leur témoignage, qui faussent les débats du tribunal et sans raison font débouter l’innocent. C’est pourquoi le Seigneur, lui qui a libéré Abraham, parle ainsi à la maison de Jacob : ‘Désormais Jacob n’aura plus de honte, son visage ne pâlira plus’. » (Is 29, 19-22). Marie redresse la tête, son talon presse le flanc de sa petite monture et, en elle, l’Éternel a déjà acquiescé à sa prière.

 

P. Pascal-Grégoire