Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
Prendre le temps de lire et de méditer la Parole de Dieu
16/02/2021
C’est aujourd’hui la journée des Cendres. Alors que la crise sanitaire continue à engluer notre quotidien, nous empêchant de nous projeter tant vers demain que vers d’autres horizons plus heureux, qu’il nous faut encore consentir à nous replier sur de petits espaces, l’Église nous invite à nous lever sans tarder et de prendre sans sourciller la route du désert.
Le désert ? Un univers où les repères jusque-là familiers ont été estompés, comme balayés, où les paysages semblent se répéter à l’infini et s’annuler, un monde où rien ne paraît aisé, à porter de mains et ni pleinement assuré. Un monde où l’on ne peut se projeter, tracer une route droite, ni même s’arrêter trop longtemps pour y recueillir un peu de rêve et de force. Un monde érodé par les vents de l’incertain et de l’incompréhension, de la peur et, parfois même, de la colère… Le peuple de Dieu en fera largement l’expérience durant quarante ans. Un désert probablement à l’image de ce que nous vivons les uns et les autres aujourd’hui.
Certains d’entre nous aujourd’hui participeront à l’office des Cendre qui ouvre ce temps du carême. Toujours pour des raisons sanitaires, les cendres ne pourront être imposées sur le front, ni déposées dans la paume des mains. Non, l’officiant devra les disperser au-dessus de nos têtes… comme si les cendres cette année étaient portées par un souffle venu d’ailleurs, peut-être même du grand désert. Tempête de sable, tempête de cendre… Alors, que tout ce qui était consumé, brûlé, éteint en nos vies puisse se soulever, retrouver forme et audace dans le Souffle primordial et battre à la porte de cet aujourd’hui au pas suspendu et inquiet. Le Seigneur passe…
Ces cendres qui viennent effleurer nos corps et nos histoires en ce jour sont les traces furtives et avivées d’un Buisson qui ne cesse de brûler sans se consumer, cendres embrasées de l’Amour Divin pour sa Création et notre humanité. Un peu de cendres au pied d’un arbuste, mémoire fugace et tenace d’un appel à reprendre la route, à oser affronter l’épreuve du désert et de l’inconnu et de l’inconfortable, de l’immaitrisable et de l’inconnaissable mais avec la certitude invincible qu’Il marche avec nous.
Se mettre en route. Mais avec Lui, à sa suite. Avancer sur sa Parole. Jours après nuits. Quelque chose qui redémarre réellement dans un monde à l’arrêt. La quête toujours possible d’une vie offerte à profusion comme les eaux d’une source que l’on ne peut encore voir mais dont notre cœur déjà perçoit comme la rumeur. Bruissement de Pâques, insurrection de la Vie…
P. Pascal-Grégoire DELAGE