Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
Prendre le temps de lire et de méditer la Parole de Dieu
23/11/2020
Jésus s’arrête de parler. Son regard s’est posé sur une pauvre femme qui vient de déposer comme à la dérobée son offrande dans le tronc du trésor du Temple. A son vêtement, Jésus a reconnu une veuve, une des personnes les plus fragilisées, les plus vulnérables d’une société qui ne connaît ni RMI, ni RSA, ni retraite. Une veuve qui n’a pas d’enfant risque quotidiennement de mourir de faim et de froid.
Jésus s’arrête de parler et contemple longuement cette femme sans nom et sans distinction avant de proclamer hautement sa louange. Alors que les uns et les autres, avec parfois force ostentation, font pieusement sonner les pièces d’argents qu’ils font dégringoler dans le tronc, cette femme a glissé furtivement deux piécettes, c’est-à-dire ce qui lui aurait permis de manger le lendemain et le jour d’après. Ce qu’elle a déposé dans le tronc, c’est sa propre vie dans un acte de foi inconditionné : le Dieu qu’elle est venue adorer est bien le Dieu qui la fera vivre demain et après-demain. Avec ses deux piécettes, c’est sa propre vie qu’elle jette dans les mains du Dieu vivant.
Cet éloge de la pauvre veuve dans le Temple sera le denier enseignement que Jésus donnera en public. Maintenant, il ne parlera plus qu’à ses disciples dans l’attente de son Heure. Jésus reconnaît dans le geste et l’acte de foi de cette femme l’offrande que lui-même s’apprête à réaliser de sa propre vie, croyant au-delà de toute évidence que le Dieu auquel il se confie ne pourra le laisser dans les affres de la mort.
Comment l’expérience de la foi aujourd’hui nous invite-t-elle à oser risquer non pas quelques biens mais notre être même dans les Mains du Dieu vivant ?
Que notre don, même bien maladroit, bien parcimonieux, soit pleinement accordé à la grâce du don sans retour de l’Amour éternel comme nous y convie Françoise :
Tout est grâce
Tout est don
Même ce qui est si douloureux
Combien il est difficile d'accepter cette idée.
Notre esprit se refuse, se verrouille,
pourtant la vérité est là.
Se le redire chaque jour,
le répéter inlassablement, afin de s'en imprégner,
accepter de ne pas comprendre,
accepter de ne pas savoir,
comme un buvard absorbe l'eau,
laisser cela entrer en nous,
se faire nous.