Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
Prendre le temps de lire et de méditer la Parole de Dieu
18/11/2020
Il est rare de voir Jésus pleurer dans l’Evangile. Si une fois encore, à Béthanie, lors de la mort de son ami Lazare… Non que les sentiments soient bannis dans l’Evangile mais cela n’est pas habituel dans la littérature de l’époque du Christ que de mentionner ce qui a trait aux émotions et à l’intime… L’évangéliste Luc se permet de nous rappeler ce moment où Jésus pleure sur Jérusalem, c’est parce qu’il s’y passe quelque chose qui nous concerne encore et qui effleure le mystère de Dieu.
Après avoir gravi la montée raide qui commence pratiquement tout de suite après l’oasis de Jéricho, Jésus dépasse le sommet du Mont des Olivier et, là, Jérusalem s’offre à sa contemplation, le Temple de Yahvé dominant de toute sa splendeur étincelante les murailles puissantes et le dédale indéchiffrables des rues et des habitations écrasées de soleil de la Ville sainte.
« Il est grand, le Seigneur, hautement loué, dans la ville de notre Dieu, sa sainte montagne, altière et belle, joie de toute la terre. La montagne de Sion, c'est le pôle du monde, la cité du grand roi ; Dieu se révèle, en ses palais, vraie citadelle » chante le psaume 47, et encore : « Quelle joie quand on m'a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! » Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ! Jérusalem, te voici dans tes murs : ville où tout ensemble ne fait qu'un ! C'est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur, là qu'Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur. ». Mais là où le psaume 121 continuait en appelant le bonheur sur Jérusalem : « Paix à ceux qui t'aiment ! Que la paix règne dans tes murs, le bonheur dans tes palais ! », le Christ ne peut, lui, que pleurer.
La violence des autorités religieuses de Jérusalem s’opposant frontalement au dessein de Dieu de rassembler tous les humains en une seule famille, la Cité de David perdra sa place privilégiée dans l’histoire du salut. Devenue une ville comme les autres, le lieu des intrigues et des passions, elle connaîtra le sort habituel des villes qui, comme les cultures, se découvrent mortelles.
Mais nous-mêmes, sommes-nous capables de reconnaître ce moment unique où la paix de Dieu vient nous visiter selon ce que le Seigneur espère de toute éternité ? Car en vérité, seule cette paix et son œuvre en nous nous arracheront à la dévoration de la mort et du temps.
Faisons-nôtre le psaume 86 qui invite Jérusalem, par-delà les siècles et les générations, à demeurer dans sa vocation maternelle :
Elle est fondée sur les montagnes saintes.
Le Seigneur aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob.
Pour ta gloire on parle de toi, ville de Dieu !
« Je cite l'Égypte et Babylone entre celles qui me connaissent. »
Voyez Tyr, la Philistie, l'Éthiopie : chacune est née là-bas.
Mais on appelle Sion : « Ma mère ! » car en elle, tout homme est né. C'est lui, le Très-Haut, qui la maintient.
Au registre des peuples, le Seigneur écrit : « Chacun est né là-bas. »
Tous ensemble ils dansent, et ils chantent : « En toi, toutes nos sources ! »