Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
17/03/2021
La polémique a reprise, vive et âpre, après la guérison de ce paralysé qui mendiait à la piscine de Bethzatha – en hébreux, la « maison de miséricorde », un nom tout à fait approprié pour qualifier l’intervention de Jésus. Les autorités du Temple sont parvenues à l’encercler et le somment maintenant de rendre compte de son geste, à défaut de lui faire rendre gorge. La présentation elliptique que propose l’évangéliste nous fait comprendre que les autorités du Temple ont déjà enquêté sur Jésus. En particulier, elles ont envoyé il y a plusieurs mois une délégation auprès de Jean le Baptiste. Mais depuis Jean le Prophète, une autorité incontestable pour tout le peuple, a été exécuté sur l’ordre du roi Hérode Antipas. Qui alors pour défendre la légitimité de Jésus ?
La polémique a reprise, vive et âpre, après la guérison de ce paralysé qui mendiait à la piscine de Bethzatha – en hébreux, la « maison de miséricorde », un nom tout à fait approprié pour qualifier l’intervention de Jésus. Les autorités du Temple sont parvenues à l’encercler et le somment maintenant de rendre compte de son geste, à défaut de lui faire rendre gorge. La présentation elliptique que propose l’évangéliste nous fait comprendre que les autorités du Temple ont déjà enquêté sur Jésus. En particulier, elles ont envoyé il y a plusieurs mois une délégation auprès de Jean le Baptiste. Mais depuis Jean le Prophète, une autorité incontestable pour tout le peuple, a été exécuté sur l’ordre du roi Hérode Antipas. Qui alors pour défendre la légitimité de Jésus ?
Ce que nous entendons en arrière-fond à cet échange serré, sans concession, c’est cet argument-massue que brandissent les autorités du Temple : maintenant que Jean le Baptiste est mort, il n’y a plus aucune autorité morale ou religieuse qui autorise Jésus à se comporter en Maître du Sabbat et en prophète du Royaume. Le témoignage est un élément essentiel dans le droit de la Thora : seule la déposition de deux témoins constitue un témoignage et assure une légitimité. Jean a été tué, le pharisien Nicodème rase les murs et, si l’on cherche du côté de la cour d’Hérode, le ministre des finances Chouza ne décolère pas après sa femme qui s’est mise en tête de suivre le maître de Nazareth. Quant au témoignage d’une femme, faut-il rappeler qu’il ne vaut rien selon la Loi.
Jésus ne devrait-il pas s’incliner devant les maîtres d’Israël et se montrer enfin raisonnable ? « Vous voulez un témoignage plus grand que celui de Jean ? » demande Jésus ? Voici le Père qui se manifeste par les œuvres qu’Il me donne d’accomplir. Voici les Écritures que non seulement Jésus accomplit mais qu’Il interprète dans leur droiture originelle. Voici Moïse que ses détracteurs ont toujours à la bouche mais sans chercher à approfondir la « rège » qu’il a ouverte. Moïse, les Écritures, le Père. Jésus aurait-il besoin d’autres garants pour légitimer sa mission ?
Alors que les mots de « témoins » et de « témoignages » ne cessent de se répondre et de s’appeler dans la voix de Jésus, la tension de sa voix nous fait entendre qu’il n’a aucune illusion quant au procès qu’on va lui faire. Il s’agit uniquement de le faire taire car sa parole porte trop ombrage à la gloire factice et vaniteuse des autorités religieuses du Temple. Il ne sait trop que son procès se réduira à quelques pots de vins et des faux-témoignages. Alors mobilisant toute la mémoire d’Israël et la présence de son Père, il nous invite non pas en entrer en procès mais bien dans un processus de confiance et de lumière qui nous conduit à communier à la Gloire de l’Éternel.
P. Pascal-Grégoire