Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
11 bis place des Halles - 17120 Cozes
paroissecozes@gmail.com
05 46 90 86 55
Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
25/02/2021
Souvent nous nous interrogeons ou nous sommes questionnés sur la spécificité de l’être chrétien. Qu’est-ce qui fait que je suis chrétien et comment suis-je identifiable comme tel ? Sans ce questionnement, cette différence, ne tomberions-nous pas sous le jugement du Christ : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu » ? Et alors nous sommes tentés de répondre : un chrétien, c’est quelqu’un de plus juste, de plus pieux, de plus serviable…
Outre le fait que la réalité démente ces bonnes intentions, nous risquons fort de tomber dans la double illusion mortifère du concours et de la concurrence. Le concours : il faut toujours faire plus d’effort, encore et encore, et jusqu’à ce que mort s’en suive ; mais que fait-on alors de la Grâce du Christ ? La concurrence : les autres ne sont que des rivaux que je dois surpassés et, bien sûr, éblouir de mes vertus ; mais que fait-on alors de la fraternité offerte originellement en Christ ?
Non. Il nous faut vraiment revenir à ce que le Christ nous dit : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu. » Si maintenant vous mettez un frein ou une limite à votre désir de vie et d’ouverture à l’autre - ce que laisse entendre le mot de « justice » dans le vocabulaire biblique -, alors votre existence ne pourra pas s’ajuster à la puissance du Royaume. Comme si on allait manquer de carburant pour donner corps à la puissance transformatrice du Royaume. Ce n’est pas la menace d’une condamnation à venir. C’est la constatation d’une panne sèche.
Refaire le plein, c’est désirer du plus profond de soi se réconcilier avec son frère. Et nous savons bien que, par-delà nos déclarations de principe, cela ne va de soi. C’est tellement tentant de faire comme si on ne le voyait pas. Rappelez-vous ce que disait Caïn : « suis-je le gardien de mon frère ? » Pas gardien, serviteur de son projet de vie. Alors quelque chose de la musique du Royaume pourra se faire entendre à nos oreilles, les nôtres et les siennes.
P. Pascal-Grégoire