Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
08/12/2022
« En ces jours-là, le prophète Élie surgit comme un feu, sa parole brûlait comme une torche… Toi qui fus enlevé dans un tourbillon de feu par un char aux coursiers de feu ; toi qui fus préparé pour la fin des temps, ainsi qu’il est écrit, afin d’apaiser la colère avant qu’elle n’éclate, afin de ramener le cœur des pères vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob… » Il y avait cette conviction très forte à l’époque de Ben Sirac, près de deux siècle avant la venue du Messie – et cette conviction demeure intacte pour les fils d’Israël d’aujourd’hui – que l’Éternel n’avait enlevé vivant le prophète Elie que parce qu’il serait envoyé à la fin des temps pour préparer et manifester l’advenue du Messie.
Mais ce que nous disent les traditions d’Israël, parfois aussi anciennes que le texte de Ben Sirac, c’est que Dieu partage entre homme et femme tout ce qui touche sa Rencontre avec notre humanité. Et les midrashim nous content l’histoire d’une autre femme et même d’une petite fille qui reçut la grâce de pouvoir reconnaître elle-aussi le Messie.
Lorsque les fils de Jacob complotèrent pour mettre à mort - ou tout au moins se débarrasser -, de leur frère Joseph, l’Éternel, Béni soit son nom Nom, en eut l’intime conviction : jamais le cœur de son ami Jacob ne supporterait une telle annonce. Aussi envoya-t-il la petite fille du patriarche, Sérah, fille d’Asher, jouer dans l’entrée de la tante où s’étaient réunis les fils de Jacob. Qui se méfierait d’une toute petite fille cajolant sa poupée. Mais l’enfant fidèle à la demande divine, ne perdit rien de l’entrevue et s’en fut de suite, courant aussi vite que pouvaient la porter ses petites jambes jusqu’au campement du grand-père pour le prévenir du complot tramé contre Joseph mais que finalement ses frères avaient décidé de ne pas le tuer. Aussi lorsque le méfait fut accompli et que les dix frères se présentèrent, le visage hypocritement défait, pour lui annoncer qu’une bête féroce avait dévoré Joseph, Jacob pu surmonter le choc d’une telle nouvelle. Il est vrai qu’en matière de ruses, il n’était pas le dernier : son frère Esaü en avait fait l’amère expérience… Et Dieu pour récompenser Sérah de l’aide ainsi apportée, lui octroya le privilège d’être celle qui reconnaîtrait celui qui viendrait libérer Israël au jour de la captivité. Aussi vivat-elle longtemps, longtemps… au moins jusqu’au jour où Moïse revint de l’Horeb et les vieilles légendes d’Israël que c’est elle qui le reconnut comme étant bien le libérateur attendu. Certains commentateurs disaient aussi qu’elle ne verrait pas la mort avant d’avoir contempler le Messie…
On peut s’étonner de toute ces traditions para-bibliques alors que le nom de Sérah n’est mentionné qu’une fois et juste en passant (Nb 26, 47). Toutefois les Sages d’Israël savent bien que rien n’est indiqué au hasard dans les rouleaux de la Loi de l’Alliance et que si l’Eternel, Béni soit son Nom, a voulu que Sérah, fille d’Asher, soit la seule des petites-filles du patriarche Jacob à être mentionnée, c’est qu’il doit bien y avoir une raison. Et comme pour Élie, les traditions d’Israël pressentent que cette sa présence à quelque chose à voir avec le Messie à venir… « …Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Asher. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem (Lc 2, 36-38).
P. Pascal-Grégoire